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Portrait

De WhatsApp au Hub e-santé : l’application Pandalab en pleine ascension

Mercredi, 27 Février, 2019 - 17:30

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Mise au point par un oncologue de l’Institut de Cancérologie de Lorraine, la messagerie instantanée PandaLab labellisée par DMD santé, 1er prix de l’application mobile 2018, séduit déjà de nombreux médecins et soignants qui travaillent en équipe. Avec plus de 100 000 messages échangés tous les mois, le Dr Aurélien Lambert, fondateur de PandaLab s’apprête à franchir une nouvelle étape.

Aurélien Lambert, fondateur PandalabComment expliquez-vous le démarrage fulgurant de votre application PandaLab ?

Aurélien Lambert : « L’hôpital est encore au Moyen Âge de la e-santé. Les attentes des professionnels sont immenses. On a globalement 20 ans de retard. Bon nombre de confrères travaillent encore avec un fax, un bipeur ou de vieux téléphones tous les jours. PandaLab est bien plus qu’une messagerie, simple courrier des temps modernes. Plus proche de WhatsApp, notre application permet de travailler en instantané. Il s’agit d’une interface d’échanges rapides associée à une messagerie collaborative pour faciliter le fonctionnement des services de soins. Donner un accord sur un traitement, informer les confrères d’un autre établissement pour fluidifier le parcours du patient. PandaLab remplace le sms qui n’est pas légal finalement. »

Un an après son lancement, ou en êtes-vous aujourd’hui ?

AL : « Notre application tient ses promesses. En début d’année, le cap des 1,5 million de messages échangés vient d’être franchi. Une progression croissante atteignant 100 000 messages mensuels échangés depuis le mois de Janvier 2019. PandaLab répond à un vrai besoin ce qui nous conduit à décloisonner l’outil en lançant aujourd’hui une version Freemium, téléchargeable directement sur les stores Apple et Android ou via le site www.pandalab.fr. Payant pour les établissements de santé dans sa version complète, nous mettons à disposition de tous les professionnels de santé une version gratuite de notre messagerie avec des fonctionnalités pour discuter y compris avec le médecin traitant en ville (interfaçage avec les dossiers des patients en option), un accès à une base de données médicament professionnelle et au module de création d’ordonnance dans sa version basique. Les barrières sont levées et c’est un vrai plus qui est très bien accueilli. Autre innovation, nous avons ajouté des modules médicaux autour de la messagerie, comme la rédaction d’ordonnances depuis l’application sur smartphone, tablette ou ordinateur, pour devenir un Hub de e-santé. Le nom du patient, celui du prescripteur, l’identification de la structure et la signature électronique du praticien sont complétés en temps réel et issus du dossier patient informatisé dans les établissements partenaires. Notre système permet de générer des ordonnances en moins de dix secondes qui rejoignent immédiatement le dossier informatisé pour une traçabilité sans faille. Dès que le DMP sera un peu plus démocratisé, ces données l’alimenteront sans difficulté. »

Quelles prochaines étapes allez-vous franchir ?

AL : « Très concrètement, nous souhaitons participer à la mise en place du parcours patient digital. À Nancy, nous accompagnons par exemple l’administration des chimiothérapies IV à domicile grâce à l’HADAN (Hospitalisation à Domicile de Nancy). Nous proposons un workflow, un accompagnement à travers un parcours digital où tous les acteurs du parcours (médecins, pharmaciens, soignants) vont recevoir une notification au bon moment pour l’administration du produit, l’hématologue qui en est le prescripteur reçoit l’information, l’organisme d’hospitalisation à domicile va pouvoir organiser au mieux ce parcours dans l’intérêt du patient. Les résultats des examens de biologie permettent de valider en ligne l’administration du traitement. En regroupant tous les acteurs tant en ville qu’à l’hôpital, sur des versants très spécialisés on facilite déjà des prises en charge sur mesure en oncologie que nous pouvons adapter à n’importe quelle organisation sur le terrain. Avec PandaLab l’oncologie devient un marqueur du développement de la e-santé dans une spécialité appelée à évoluer encore considérablement avec l’avènement des immunothérapies et nos connaissances étendues de leur toxicité. PandaLab permet la prescription, mais sera aussi en mesure de recueillir en temps réel des informations de pharmacovigilance. Les études post AMM en vie réelle devraient être grandement facilitées en parfaite collaboration avec les tutelles de santé que nous souhaitons aider pour garantir plus de sécurité. Dès le mois prochain, nous entamons d’ailleurs un travail avec l’ASIP santé pour partager nos approches et peut-être nos solutions. »

 
Propos recueillis par Laurence Mauduit

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