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Les données de santé : un trésor à partager et à protéger

Vendredi, 16 Septembre, 2016 - 14:30

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L’accélération des échanges d’informations entre professionnels engendre-t-elle de nouveaux risques ? Aujourd’hui les hôpitaux verrouillent leurs systèmes d’information et les pouvoirs publics ouvrent l’œil.

Image focus 2 - septembre 2016En distribuant l’information disponible sur les produits de santé dans 1550 établissements hospitaliers à travers la France, Vidal s’appuie sur des systèmes hyper sécurisés, souvent directement intégrés au système d’information des établissements. Des solutions technologiques qui s’adaptent en permanence aux contraintes sécuritaires mises en place par les hôpitaux où l’information doit circuler tout en garantissant la protection des données de santé. Leur protection n’est pas une mince affaire puisque les hackers s’intéressent désormais de près à l’univers de la santé. En France, les laboratoires d’analyses médicales, mais aussi les hôpitaux en sont déjà les premières victimes et la Haute autorité de santé a recensé plus de 1300 incidents de ce type l'an dernier, parmi lesquels 18 attaques réelles et sérieuses créant un vrai risque pour le système d’information de l’établissement visé. Les experts de l’Asip santé, l’agence des systèmes d’information partagés de santé s’attendent même à ce que tous les établissements de santé rencontre un problème de ce type dans les deux ans qui viennent. Une question qui préoccupe les pouvoirs publics depuis que les problèmes de sécurité informatique entrent dans le champ de la sécurité sanitaire. En effet, si la loi Touraine prévoit la déclaration d’incidents graves en matière de sécurité informatique auprès des ARS, le décret d’application qui doit le définir n’est toujours pas publié.

Applications, logiciels, bases de données : tous concernés !

Alors, les hôpitaux prennent les devants. À Lens, le centre hospitalier tente par exemple de convaincre les médecins de n’utiliser que des messageries sécurisées y compris pour communiquer à partir de leur propre Smartphone. Pour éloigner encore un peu plus les risques d’intrusion, le centre hospitalier de Valenciennes a mis à la disposition de tous les praticiens, des téléphones dédiés à leur activité professionnelle. Une précaution supplémentaire au moment où les données de santé acquièrent de plus en plus de mobilité. L’arrivée des logiciels compagnons thérapeutiques qui accélèrent les échanges de données entre le patient et son médecin ouvrent les vannes imposant de trouver de nouvelles solutions. Aujourd’hui, toutes les possibilités pour créer les conditions de connexion optimisée pour le Web et la santé sont envisagées et scrupuleusement étudiées par un groupe d’experts réunis au sein du Comité stratégique de filière santé réunissant l’État et les industriels. De son côté, l’institut des données de santé veille sur les bases médicaments et logiciels pour permettre plus d’échanges entre professionnels de ville et à l’hôpital, en renforçant la sécurité de ces partages d’informations qui s’accélèrent. Les patients ne sont pas épargnés puisque les 500 millions d’utilisateurs à travers le monde qui ont déjà téléchargé une application santé sur leur Smartphone livrent aussi sans s’en rendre compte de précieuses informations sur leur état de santé qu’il convient également de protéger.

Laurence Mauduit

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