GPS Guide Pharma Santé

Publicité

Vous êtes ici

Focus

Place à l’innovation pédagogique en santé

Jeudi, 11 Octobre, 2018 - 12:00

Partager

Des sites, des serious game, des cours en ligne : la formation des patients devient aussi aujourd’hui plus académique. En franchissant les portes des universités, les patients veulent connaître l’envers du décor, mais avant tout partager les connaissances pour apprendre à mieux gérer leur maladie au quotidien. L’heure de la réalité augmentée dans la gestion des risques vient de sonner.

illustration focus Inaugurée au printemps dernier, l’Université des Patients Auvergne Rhône-Alpes (UDPARA) est la première en France à s’adresser aux personnes souffrant de troubles psychiques. Face à la forte progression des affections psychiatriques de longue durée qui constituent désormais la première cause d’invalidité en France, l’ouverture de cette Université des patients reflète à elle seule l’importance de travailler les messages, d’adapter la pédagogie et l’urgence de construire des programmes adaptés aux usagers. Premiers concernés, derniers informés : c’est terminé ! Les besoins des patients atteints de troubles psychiques illustrent parfaitement le chemin à parcourir en matière d’information et de communication, pour être utile. Une cible pas si simple à atteindre, où trop de campagnes sont jusqu’ici passées à côté de l’objectif.

La rentrée des patients

Un cas d’école pour les communicants, au moment où un lieu de formation et d’enseignement supérieur relève le pari de transformer leur expérience en expertise. Une valorisation très attendue par des patients à mieux entendre et à écouter davantage sans doute. Car les patients deviennent aussi les meilleurs vecteurs pour partager les informations, entre eux certes, mais échanger aussi avec des soignants de plus en plus à l’écoute. Des patients avertis, aguerris, acteurs de leur santé qui se rejoignent désormais sur les bancs de l’Université. « Ces initiatives innovantes consolident et approfondissent les compétences du malade pour en faire bénéficier le plus grand nombre, notamment les personnes confrontées aux mêmes affections. Validées par un diplôme, ces nouvelles compétences peuvent également être mises à profit dans un parcours professionnel. Le patient devient alors patient-partenaire, » soulignait Bernard Denis, secrétaire général de l’Université des Patients de Grenoble à l’occasion des 16es Journées nationales d’étude des directeurs des soins qui viennent de se dérouler à Toulouse.

Des patients-partenaires, des aidants médiateurs

En s’adressant prioritairement aux personnes atteintes de troubles psychiques chroniques, jusqu’alors peu associées à ces dispositifs, l’UDPARA reconnait le malade comme véritable acteur du soin. Pour accompagner le patient ainsi que ses proches dans cette démarche, l’UDPARA propose un panel d’actions complémentaires. Formations diplômantes, accompagnement à l’insertion ou la réinsertion professionnelle, promotion et valorisation de la recherche ou encore lutte contre la stigmatisation : autant d’outils permettant aux patients et aux aidants de partager leurs savoirs expérientiels. Les aidants y sont aussi préparés à devenir d’indispensables accompagnateurs, de réels médiateurs.

Des initiatives encouragées par la société francophone de la simulation en santé (SoFraSims), dont l’objectif consiste à multiplier les outils partagés d’évaluation de la qualité. Pour une sécurité augmentée, le Dr Marie-Chritine Moll, directrice scientifique de la prévention médicale, vice-présidente de la SoFraSims prône une participation plus active des patients dans les soins pour collaborer aux prises de décision, repérer et corriger plus précocement les éventuels évènements indésirables « C’est une culture à faire évoluer, car les habitudes ne sont pas encore totalement prises, mais des techniques innovantes nous rapprochent aujourd’hui de cet objectif, » estime-t-elle. Le Pr Jean-Claude Granry, président d’honneur de SoFraSims poursuit : « La simulation en santé tant en formation initiale que continue pour les professionnels figurent parmi les innovations pédagogiques majeures de ces dernières années. Elle concerne aussi désormais les patients, » précise-t-il. L’idée est de les former aussi ensemble et le numérique ouvre de réelles perspectives pour le faciliter. « Il faut désormais s’emparer des nouvelles technologies pour inventer et lancer ces sessions partagées. La médecine change, évolue sans cesse, les patients aussi et la pédagogie doit accompagner ces évolutions » ajoute Pr Jean-Claude Granry. Une synchronisation qui ne devrait pas échapper aux communicants pour construire l’avenir des relations entre les professionnels de santé et les patients.

Laurence Mauduit

Tous les focus