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Sobriété énergétique : Plans de com sous haute tension

Mardi, 8 Novembre, 2022 - 09:45

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Les sujets qui fâchent se transforment souvent en plans de com et celui du coût de l’énergie s’invite en force cet automne pour l’industrie pharmaceutiqueLa hausse de 30 % de l’énergie attendue cet hiver devrait faire bondir de 10 à 15 % le coût de production des médicaments. C’est le scénario le plus optimiste, sans compter la crainte des coupures d’énergie tant redoutées qui serait une brèche dans l’approvisionnement des produits.

En choisissant l’accroche inédite de la sobriété pour inviter les Français à réduire leurs consommations énergétiques, le gouvernement vient de livrer des directives aux entreprises qui ne pourront pas stopper leurs activités. L’objectif est clair : réduire de 10% la consommation d’énergie en deux ans et les entreprises ne sont pas épargnées.

Sur le chemin de la sobriété

Les usines pharmaceutiques feront finalement l’objet d’une étude au cas par cas, et les entreprises sont pour le moment invitées à se rapprocher des préfets pour assurer la permanence de leurs approvisionnements en gaz et électricité en cas de tension. « Nos usines ne peuvent en effet prendre le moindre risque de coupures notamment pour des raisons de respects des normes de bonnes pratiques pharmaceutiques, mais surtout pour répondre aux besoins des patients, » résume un leader du secteur. Un message martelé par de nombreuses entreprises qui décident finalement d’égrainer leurs engagements et leurs bonnes volontés à grand renfort de tweets.

Certaines mettent en avant les réflexions en cours pour ralentir les consommations dans leurs centres de recherche et développement en cas de nécessité, une autre entité de taille mondiale affirme être déjà passée en électricité 100 % renouvelable.

À contre-courant du RSE

Des efforts qui pourraient ne pas suffirent et l’industrie pharmaceutique semble un peu découragée. En effet depuis la mise en place de la responsabilité sociale des entreprises en 2006, le secteur à mis au point un plan d’engagement sociétal sectoriel, élaboré en concertation avec les parties prenantes, destiné à mobiliser toutes les entreprises pharmaceutiques en France. Quelles que soient leur taille et leurs spécificités, en les réunissant autour d’une trajectoire pour progresser ensemble vers des objectifs concrets, en phase avec la mission du secteur : œuvrer pour un monde en meilleure santé, plus équitable et plus durable. Résultat, aujourd’hui la RSE est devenue un pilier de la stratégie des entreprises pharmaceutiques. L’un des axes phares est en effet la poursuite de la sécurisation de l’approvisionnement en médicaments en établissant des plans de pénurie.

En dévoilant le rapport du Plan d’engagement sociétal des entreprises du médicament cette année, le président du Leem Thierry Hulot affirmait sa volonté « de renforcer l’ambition de certains de nos axes d’engagement pour mieux répondre aux exigences actuelles de la société. » En s’inscrivant dans la démarche PACTES, il s’agit de créer un effet d’entraînement vertueux et d’améliorer le plus rapidement possible le niveau global de maturité du secteur pharmaceutique en France.

Toujours green à tout crin ?

Le sujet n’est pas nouveau et se hisse même au premier plan dans les stratégies coorporates. Plus de rapport d’activité sans Green ! Naturellement toutes les entreprises y sont sensibles et l’observation des restrictions d’achat de papiers dans les laboratoires affiche d’excellents résultats. Meilleure gestion des impressions, maintes fois rappelées dans les signatures de mails, maitrise parfaite de la chaine graphique, mesure de développement durable au moment du choix de la qualité des papiers, mais aussi lancement de campagnes RSE pour appuyer la stratégie du groupe. Des initiatives encouragées, encadrées et primées !

Ce partage de bonnes pratiques est une invitation à communiquer de manière transparente sur les résultats de l’autoévaluation des entreprises du secteur année après année. Cette communication doit permettre aux entreprises du médicament, mais aussi à toutes leurs parties prenantes, de suivre facilement la progression du secteur en matière de RSE.

Le plan de sobriété énergétique dont pour l’heure, l’industrie pharmaceutique n’est pas expressément exclue pourrait essouffler cet élan. Le patron d’une grande entreprise française ne cache ni sa déception ni son inquiétude : «  Depuis ces dernières années, notre entreprise a investi des millions d’euros pour produire plus propre, en facilitant la réutilisation des solvants. Seul problème ces technologies particulièrement coûteuses sont particulièrement gourmandes en électricité ! Alors aujourd’hui, que doit-on faire ? ».

Laurence Mauduit

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