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Transport des produits de santé : Certipharm va plus loin et recrute de nouvelles compétences

Lundi, 12 Juillet, 2021 - 08:30

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À la croisée des chemins entre l’univers du transport et celui de l’industrie pharmaceutique, l’association Certipharm évalue le niveau des fournisseurs, des prestataires de service et des différents sous-traitants. La rigueur de ses audits de certification (reconnue par le COFRAC, accréditation n° 4-0617, pour son référentiel Transport de produits de santé n° 032-7.1) et la qualité de ses travaux d’évaluation en soulignent la compétence et l’impartialité. L’occasion pour Pascal Pihen, récemment élu à la tête de Certipharm, de rebondir sur les nouveaux défis à relever sur les transports des produits de santé.

Quel est le but de cette alliance des transporteurs et des industriels ?

Pascal Pihen : « Le groupe de transport et de logistique familial Pihen que je préside s’est engagé depuis près de 6 ans au côté de Certipharm dont j’étais déjà membre du Conseil d’administration et du Comité d’éthique. J’ai souhaité m’investir davantage pour le développement de Certipharm en acceptant d’en prendre la Présidence en mars dernier, dans la continuité de mes éminents prédécesseurs. Aux côtés d’Alain Prévost élu dans la foulée Vice-Président, ce passage de relais illustre parfaitement notre volonté d’associer les représentants du monde du transport à ceux de l’industrie pharmaceutique. Un choix qui répond parfaitement aux besoins d’agrément et d’évaluation des fournisseurs, prestataires de service, sous-traitants de l’industrie pharmaceutique et des industries connexes. Aujourd’hui, la compétence et l’impartialité de notre organisme, pour ces audits de certification (reconnu par le Comité Français d’accréditation COFRAC, accréditation n° 4-0617 pour sa certification sous le référentiel Transports des produits de santé n° 032-7.1) ainsi que ces audits d’évaluation permet à nos clients d’accorder une confiance supplémentaire à nos démarches. »

Cette accréditation sur la certification du transport offre-t-elle de nouvelles perspectives ?

P.P : « Aujourd’hui cette reconnaissance internationale de l’accréditation Cofrac va nous faciliter l’accès aux marchés à l’export. Certipharm a déjà une solide expérience à travers ces audits d’évaluation au niveau international. Plus de 650 sites ont déjà été audités à travers 40 pays, mais grâce aux accords multilatéraux dont le Cofrac est signataire, une accréditation obtenue en France peut aussi désormais l’être en Europe et dans le monde. Résultat, la qualité et la rigueur de nos travaux, déjà reconnus sur le plan national, prennent aujourd’hui de l’ampleur comme en témoignent les nombreuses demandes d’audits et de certifications qui nous parviennent. Cette nouvelle accréditation concernant la certification du transport de produits de santé sous le référentiel CERTIPHARM n° 032-7.1, va nous permettre de développer encore davantage la reconnaissance et le savoir-faire de Certipharm sur le plan national, mais aussi désormais international. »

Comment accompagnez-vous vos adhérents pour relever ces défis logistiques ?

P.P : « Le contexte pandémique actuel vient hélas, souligner plus que jamais l’importance de la maitrise de la chaine du froid et de la logistique liée à la distribution des produits de santé, qui sont au cœur des préoccupations de la certification Certipharm. Nous avons écrit notre propre référentiel pour le transport des produits de santé, en coopération avec des auditeurs spécialisés dans le milieu du transport ainsi qu’avec des acteurs de cette activité, afin de pouvoir répondre aux mieux aux demandes de chacun et à un réel besoin de ce secteur d’activité. Si la certification n’est pas obligatoire, elle est cependant de plus en plus recommandée. Les transporteurs français qualifiés et certifiés que nous comptons parmi nos adhérents ont su démontrer leur capacité à se mobiliser pour acheminer les doses de vaccins partout sur le territoire, comme ils ont déjà l’habitude de le faire avec les traitements habituels et saisonniers. »

Comment avez-vous travaillé avec les industriels au cœur de la crise ?

P.P : « Les transporteurs qui avaient déjà l’habitude de prendre en charge des médicaments ont parfaitement su se mobiliser pour les vaccins. Nous avions déjà la logistique, restaient à nous adapter aux températures très particulières exigées pour assurer le transport des premiers vaccins. Dès que les premiers vaccins contre la COVID-19 sont sortis de production, le grand public et les politiques se sont rapidement inquiétés de leurs acheminements. Or, les vaccins prennent très peu de place et la question des volumes et du nombre de camions nécessaires ne s’est pas posée. La température très basse à maintenir lors de leur acheminement a été le principal problème à régler.

Une pandémie comme celle de la Covid-19 a impliqué le recours à de nouveaux systèmes et technologies innovants. Par exemple la technologie d’ARNm, qui a permis aux scientifiques de créer les premiers vaccins seulement 11 mois après la découverte de la COVID-19. Seulement, l’instabilité de l’ARNm impose un contrôle de température des vaccins aussi strict pendant le stockage et le transport.

Une température à -80 °C, n’était pas compatible avec nos semi-remorques frigorifiques qui nous permettent de maintenir jusqu’à -20 °C. Nous avons rapidement imaginé avec les industriels la mise en œuvre de super-congélateurs. Le vaccin doit ensuite être transporté dans des cartons isothermes et maintenus entre 2 °C et 8 °C. Le temps de transport ne doit pas dépasser les 12 heures. Une fois décongelé, le vaccin ne peut être conservé que 5 jours. Les vaccins suivants ont été adaptés pour se conserver à des températures auxquelles nous pouvions plus facilement les transporter. Ainsi, le vaccin Moderna lui doit rester à 20 °C, une température relativement “douce”. Cela rend son transport et son stockage plus facilement gérables. Le transport de médicaments “classiques” exige ce que nous appelons du froid positif variant de 2 à 8 °C ou de 15 °C à 25 °C. Ces solutions ont été rapidement trouvées ensemble pour s’adapter dans l’urgence à une situation totalement exceptionnelle.

Plus globalement, afin de répondre à un nouveau besoin des acteurs du transport, je rappelle que Certipharm a mis en place la possibilité d’une attestation de conformité aux bonnes pratiques de distribution qui peut être couplée ou non à une certification Certipharm. Certipharm propose également des audits de certification, conjoints avec certains organismes certificateurs, pour le référentiel Certipharm Transports de produits de santé et de l’ISO. De bonnes pratiques à partir desquelles nous pouvons bâtir de nouvelles solutions pour anticiper et gagner du temps en toute sécurité : ce qui reste le cœur de mon métier. »

Quelles sont vos priorités dès cette année ?

P.P : « Je souhaite d’abord poursuivre l’action engagée par Gérard Palazzo, président de Certipharm disparu en 2018 qui a notamment contribué au développement des compétences de Certipharm dans le contrôle de la chaine du froid et sa reconnaissance chez les transporteurs et logisticiens. Ma mission est de poursuivre dans la même volonté d’éthique et d’engagement qualité de Certipharm, avec l’objectif de fédérer et d’étoffer notre équipe de professionnels, élargir nos compétences et également nos clients, afin de continuer à garantir la qualité des prestations proposées par Certipharm. Pour y parvenir, Certipharm est dotée d’auditeurs aux compétences multiples issus de l’industrie pharmaceutique qui permettent de répondre aux différentes demandes tant en certification qu’en évaluation de la chaine des produits de santé. Il s’agit de professionnels qui accordent, naturellement contre rémunération, du temps aux audits menés par notre Association. Nous allons avoir besoin de renouveler et d’étoffer ces équipes. Dès cette année, Certipharm va donc rechercher à recruter une dizaine d’auditeurs pour des missions valorisantes réalisées en toute autonomie, en gardant la liberté d’accepter ou non des missions selon leur planning. Je lance donc un appel aux pharmaciens responsables ou aux professionnels qui ont assuré des missions sur la production de médicaments. Il faut naturellement être issu de cet univers pour avoir l’autorité nécessaire et exercer cet indispensable contrôle des activités. Nos portes sont grandes ouvertes pour accueillir de nouveaux collaborateurs, attirés par la dimension sympathique et à taille humaine de Certipharm. »

 

Propos recueillis par Laurence Mauduit

www.cofrac.fr

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