Trois questions à Catherine Hubert, Directrice division Industrie pharmaceutique Vidal

1- Editeur de référence en matière d’information médicale depuis plus de cent ans et aujourd’hui leader de l’informatique médicale, quelle est la stratégie digitale de Vidal ?

Aujourd’hui chez Vidal on parle d’avantage d’ « intelligence médicale » que d’informatique médicale. La société Vidal a commencé sa mutation digitale depuis plus de 10 ans et aujourd’hui elle a une audience multi supports. L’Ecosystème construit par Vidal touche toutes les cibles du monde de la santé.

De nos publications papier à usage documentaire stricto sensu, nous sommes passés au digital apportant un plus, énorme qui est le service d’aide à la décision thérapeutique.

L’intelligence médicale est mise en œuvre pour tous les professionnels de santé.

A l’heure où nous publions la 91ème édition du Dictionnaire des médicaments et la 6 ème édition du VIDAL Recos en version papier, nous constatons que les supports sont complémentaires et leurs usages conjoints. Certes, nous baissons les volumes papier : de 100 000 exemplaires du dictionnaire il y a 4 ans, notre diffusion est passée à 80 000 cette année. Mais ce choix s’est opéré avec l’aval des professionnels de santé que nous avons interrogé sur l’opportunité ou non de conserver le dictionnaire papier. Aucun médecin ne se trouve non couvert par Vidal sous une forme ou sous une autre. Ils disposent maintenant d’une mise à jour en continu sur vidal.fr, Vidal Expert et Vidal Hoptimal ou encore en consultation sur l’application mobile Vidal. La référence papier reste incontournable et son imprégnation très forte auprès des professionnels de santé. Le digital prend le relais au quotidien en fonction des différents usages au cabinet, en visite, en ville ou à l’hôpital. Il ne s’agit pas de tout digitaliser mais de répondre à des situations d’usage, avec une cohérence de l’ensemble qui créé une vraie force.

2- Quels sont les atouts du développement digital et les perspectives de développement ?

Apporter toujours plus de services au monde de la santé et ne plus être seulement un fonds documentaire de plus de 4000 références sur les médicaments et 4600 sur les spécialités. Le lancement de vidal.fr en avril 2013 s’inscrit dans notre logique de stratégie digitale cohérente avec celle du référencement dans les moteurs de recherche comme Google. Il repose sur une vraie stratégie de mise à jour en continu d’informations uniques, documentées, vérifiées et validées par des médecins rédacteurs et des experts. Plus d’1,1 million de visiteurs par mois consultent vidal.fr et 3,5 millions se connectent sur Eurékasanté.fr, notre plateforme web grand. Notre atout est de proposer des contenus spécifiques extrêmement précis, qui sont contextualisés sur le bon support au bon moment. L’ADN médical de Vidal est d’accompagner les professionnels de santé dans l’aide à la décision thérapeutique, et nousbdéveloppons de nouveaux services pour le bon usage du médicament avec de nombreux partenaires. Nous travaillons actuellement avec le Leem sur la lutte contre la iatrogénie médicamenteuse chez le sujet âgé, pour répondre aux exigences  de la loi de financement de la sécurité sociale qui table sur 100 millions d’économies à réaliser. Nos services d’alerte intégrés dans les logiciels de prescription sont également très performants en matière de sécurité  pour le patient. Nous développons aussi nos services à l’international, notamment au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique du sud par notre filiale espagnole grâce à notre base de données qui intègre le nom des molécules et non celui des marques. Contrairement aux américains qui ne travaillent qu’avec leurs propres intégrateurs, nous proposons des solutions plus facilement intégrables et plus adaptées au terrain. En outre, notre force est de fournir nos bases en anglais, français et espagnol ce que ne font pas les anglo-saxons. La notoriété du Vidal dépasse les frontières et cette référence reste grandement consultée dans le monde entier.

Le digital a cassé des silos. Vidal s’adresse maintenant à l’intégralité des cibles du monde de la santé (hôpitaux, médecins de ville, officinaux, laboratoires, …) et aux partenaires que sont les éditeurs de logiciels d’aide à la prescription. Notre cœur de métier « être la référence sur le médicament » n’a pas changé, mais celui-ci s’est enrichi en expertise et en offres de services performants.

 3- Craignez-vous le modèle de l’open source ?

Les nouvelles générations d’internautes, professionnels de santé ou non, sont effectivement de plus en plus friandes de l’open source qui offre des solutions simples et des accès rapides. Mais qu’en est-il du contrôle de l’information ? A une époque où tout le monde a quasiment accès à tout type d’information et que les informations médicales sont les plus consultées par les internautes, notre valeur ajoutée est justement cette fiabilité des informations grâce à un contrôle pertinent. On constate que plus de 30% des informations circulant en open source méritent d’être vérifiées, complétées et mises à jour. La valeur de Vidal est d’opérer un tri face au danger du volume d’informations publiées sur le web ou accessibles depuis les applications mobiles et d’éviter des erreurs majeures.

La rigueur éthique doit également s’adapter aux nouveaux enjeux de la course à l’information en temps réel. Ainsi, les équipes Vidal (140 personnes) constituées à 50% de profils scientifiques et médicaux et à 50% de spécialistes du digital défient chaque jour ce challenge de délivrer une information fiable et en continu.