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Selfcare et automédication : un gisement d’économies toujours inexploité

Avec la quasi-totalité des classes thérapeutiques orientées à la baisse, le chiffre d’affaires de l’automédication réalisé en officine qui s’établit à 3,7 milliards d’euros en 2019 a globalement chuté de 4 % l’an dernier. Seuls les dispositifs médicaux et les compléments alimentaires voient leurs ventes décoller de 5,6 % depuis l’an dernier.

Alors que l’automédication pourrait être la première étape du parcours de soins pour désengorger les cabinets des généralistes, les pouvoirs publics n’ont toujours pas clairement décidé de l’encourager. Avec 10 % du marché des médicaments vendus en officines, l’automédication continue d’occuper en France une place deux fois moins importante que dans la moyenne des pays européens. Délaissé, le marché de l’automédication a donc poursuivi son déclin en 2019, avec des ventes estimées à 2 086 M€ selon le 17e Baromètre annuel de l’AFIPA réalisé à partir du panel OpenHealth.

 Une tendance qui s’explique d’abord par des mesures règlementaires, comme le relistage du nifuroxazide, le remboursement des substituts nicotiniques et l’annonce du déremboursement de l’homéopathie. Même si cette dernière mesure n’est entrée en vigueur qu’au 1er janvier dernier, elle a eu un impact négatif dès 2019 qui s’est traduit par une baisse de 10 % des ventes des médicaments homéopathiques en automédication. Les ventes des traitements antitabac se sont elles aussi effondrées de 34 % par rapport à 2018, s’établissant désormais à 52 M€. D’autres classes thérapeutiques échappant à ces mesures enregistrent aussi un net recul. Les ventes de traitements respiratoires, historiquement leaders sur ce marché accusent un repli de l’ordre de 3,2 %, l’antalgie a baissé de 2,5 % et la dermatologie de 3,4 %.

 

Le maintien en valeur du SELFCARE

 

illustration AFIPA : maintien du Selfcare

 

Des comportements d’achats en pleine évolution

 

Ces tendances traduisent aussi des changements au niveau des attentes des consommateurs. Car si l’automédication est en berne, les ventes de compléments alimentaires atteignent désormais 988 millions d’euros, en croissance de + 5,6 % en 2019. Une dynamique soutenue pour répondre aux besoins des consommateurs dans bien des domaines. Les ventes de produits liés au confort digestif ont par exemple bondi de + 6,3 %. Ceux concernant le sommeil et la détente enregistrent même un score de + 6,8 % et près de 10 % de hausse des ventes pour les voies respiratoires sur ce marché des compléments alimentaires.

Seules les ventes des produits pour combattre le stress accusent pour la première fois un léger recul de –0,4 %. Des tendances qui confirment clairement le glissement de l’OTC vers les produits non médicamenteux.

 

La progression des compléments alimentaires ralentie à son tour

 

Illustration 2 Selfcare : progression des compléments alimentaires

 

Belle progression des dispositifs médicaux

 

À côté de l’automédication stricte, le marché des dispositifs médicaux tels que les sprays, les pansements, les bas de contention ou certains cosmétiques résistent beaucoup mieux. Ce marché enregistre même une progression de l’ordre de 5,6 % pour atteindre 643 millions d’euros de chiffre d’affaires. La plus forte hausse concerne les produits dans les voies respiratoires dont les ventes bondissent de 38,3 %, les soins à domicile consommables + 11,7 % et l’orthopédie +11,5 %. Seules les ventes d’autodiagnostic reculent de 5,6 % dans ce secteur.