GPS Guide Pharma Santé

Publicité

Vous êtes ici

CORONAVIRUS 2019-nCoV : Le point sur le cadre règlementaire exceptionnel et les recommandations aux professionnels de santé

Qualifiée « d’urgence de santé publique de portée internationale » par l’OMS, la découverte d’un nouveau coronavirus (2019-nCoV) a conduit les autorités françaises à adopter en urgence un cadre règlementaire exceptionnel et à édicter des recommandations spécifiques à destination des professionnels de santé.

 

1. Quel est le cadre règlementaire exceptionnel mis en place par la France ?

 

Faisant application du règlement sanitaire international de l’OMS et du code de la santé publique qui habilite le ministre de la santé à prendre toute mesure proportionnée en cas d’urgence sanitaire, la ministre de la santé a adopté trois arrêtés :

  • un premier arrêté du 30 janvier prévoit l’ouverture d’un centre d'hébergement destiné à maintenir en quarantaine les personnes ayant résidé à Wuhan (Chine) et arrivant sur le territoire français dans le département des Bouches-du-Rhône ;
  • un deuxième arrêté du même jour mobilise, pour une durée de 2 semaines renouvelable une fois, 80 réservistes sanitaires au sein du centre d'hébergement destiné à maintenir à l'isolement les personnes ayant résidé dans la province de Wuhan ;
  • un troisième arrêté prévoit l’ouverture de centres d’hébergements supplémentaires dans le département des Bouches-du-Rhône.

 

Dérogeant aux règles habituelles, ces arrêtés sont, vu l’urgence, entrés en vigueur le jour même de leur publication au Journal officiel, soit le 31 janvier pour les deux premiers et le 1er février pour le troisième.

 

Un décret a également été adopté afin de permettre aux personnes placées en quarantaine à la suite d’une exposition au coronavirus de bénéficier durant vingt jours d’indemnités journalières même si elles ne remplissent pas les conditions d’ouverture des droits, et sans délai de carence.

 

2. Quelles sont les recommandations édictées pour les professionnels de santé ?

 

Santé publique France a élaboré, en lien avec le Centre national de référence des virus des infections respiratoires de l’Institut Pasteur (CNR), la Direction générale de la santé et la mission COREB (coordination opérationnelle risque épidémique et biologique), un dispositif de surveillance renforcée destiné à détecter d’éventuels cas importés. Dans ce cadre, des recommandations à l’attention des professionnels de santé ont été définies.

 

  • En cas de suspicion de cas : contacter un infectiologue et le Samu 

 

Toute suspicion de cas doit être traitée selon la procédure générique de risque épidémique et biologique (REB) habituelle accessible ici :

 https://www.infectiologie.com/UserFiles/File/coreb/20181029-procgenvalidee30mai-ars.pdf

 

Les médecins prenant en charge un patient suspecté de répondre à la définition d’un cas possible doivent prendre contact, pour analyse clinique et classement du cas, avec :

  • un infectiologue référent ;
  • le Samu / Centre 15, qui se met en lien avec l’infectiologue référent, si le patient est pris en charge en médecine de ville.

 

Si le patient contacte le système de santé en médecine de ville (son médecin, le Centre 15), il conviendra de ne pas l’orienter d’emblée vers les secteurs d’accueil des urgences, mais d’organiser directement sa prise en charge afin d’éviter le contact avec d’autres patients.

 

  • En cas de classement en cas possible : signaler à l’ARS et au personnel concerné

 

A l’issue d’un questionnaire conduit par l’infectiologue, le cas est classé en possible ou exclu.

 

Si le cas est classé en possible, le patient est pris en charge et isolé dans un service d’infectiologie. Le médecin ayant pris en charge le patient doit le signaler par téléphone :

  • au point focal régional de l’ARS ;
  • au directeur de l’établissement hospitalier, au laboratoire de microbiologie, à l’équipe opérationnelle d’hygiène, aux référents en infectiologie.

 

  • En cas de classement en cas confirmé : le médecin est informé

 

L’infection au 2019-nCoV est confirmée par un examen biologique spécifique développé par le CNR.

 

En cas de classement du cas possible en cas confirmé, le CNR, qui prend en charge l’analyse des prélèvements, prévient le médecin en charge du patient et le laboratoire de microbiologie de l’établissement où est hospitalisé le patient.

 

…et après ?

 

A ce jour, aucun traitement spécifique n’a été identifié pour ce nouveau coronavirus. Plusieurs traitements, actuellement utilisés dans d’autres pathologies virales, sont en cours d’évaluation, en France et en lien avec l’OMS. Notons à cet égard que, puisqu’il s’agit d’une urgence de santé publique de portée internationale, la France peut mettre en place des autorisations exceptionnelles pour les médicaments et les vaccins qui n’auraient pas d’autorisation de mise sur le marché.

 

Toutefois dans l’attente de la découverte d’une solution médicamenteuse, le traitement est symptomatique.

 

Article suivant

 

Retour sur l'événement