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Hôpital : l’attractivité des métiers en ligne de mire

Lundi, 30 Mai, 2022 - 10:15

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Le récent Baromètre Santé 360° de la Mutuelle Nationale des Hospitaliers*, réalisé par ODOXA, en partenariat avec la Chaire santé de Sciences Po met un coup de projecteur sur ces carrières hospitalières jugées d’abord utiles et intéressantes. L’occasion de prendre le pouls, s’intéresser à leurs préoccupations. Après la page vite tournée des soignants applaudis tous les soirs par la France entière, comment répondre à leurs attentes et redorer l’image de ces métiers du soin ?

En dévoilant les principaux enseignements de ce nouveau baromètre à l’occasion de Santexpo, la Mutuelle Nationale des Hospitaliers se fait l’écho des attentes exprimées par la communauté hospitalière pour améliorer leurs situations quotidiennes. Un malaise qui dépasse de loin la question de leurs rémunérations. Ce sondage traduit d’abord le niveau record d’insatisfaction au travail ressentie par 60 % des infirmiers et aides-soignants. Des soignants à 73 % mécontents de la prise en compte des risques professionnels physiques, mais aussi à 76 % psychosociaux. Des tensions majoritairement focalisées sur le manque d’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle et « le niveau de stress inacceptable » généré par leurs tâches quotidiennes. Insultes, menaces, incivilités et même agressions physiques :   55 % des infirmiers et aides-soignants affirment avoir déjà subi au moins une agression et tous, ou presque, sont confrontés au quotidien aux insultes et aux menaces. 

Des métiers plus difficiles que les autres

Résultat, 81 % des Français et 92 % des professionnels de santé interrogés estiment que ces métiers de la santé deviennent « plus difficiles que les autres » et surtout moins attractifs qu’auparavant. De fait, une majorité de Français et une écrasante majorité de professionnels de santé (infirmiers et aides-soignants en premier lieu), ne conseilleraient pas à leur enfant d’exercer une profession de santé, surtout à l’hôpital. La désillusion qui s’est profondément installée repose donc d’abord sur le manque de reconnaissance et l’insatisfaction dans des domaines bien précis, doublée de difficultés parfois majeures rencontrées au quotidien. Les professionnels de santé seraient-ils moins heureux au travail que les autres actifs ?

Remédier au malaise

Ce Baromètre Santé 360 ne se limite pas au diagnostic. Il s’accompagne de quelques pistes pour traiter le malaise. Pour aller mieux : l’un des principaux enseignements de ce sondage prescript de travailler sur la reconnaissance des métiers. Seuls 27 % des professionnels de santé estiment que leur travail est reconnu à sa juste valeur et 91 % jugent que leurs métiers sont moins considérés. Plus de 65 % des actifs hospitaliers affirment même avoir déjà envisagé de changer de métier notamment au cours des deux dernières années. En revanche, ils sont moins nombreux à envisager de changer de métier que le reste des Français dans les 5 ans qui viennent. « Les hospitaliers sous-estiment la reconnaissance que les Français leur portent. Ils doivent être mieux reconnus et accompagnés au quotidien dans leur activité professionnelle et leur équilibre de vie » a soutenu Médéric Monestier, Directeur général de la Mutuelle Nationale des Hospitaliers au moment de dévoiler les résultats de ce sondage. Désabusés, fatigués par ces mois de tension si particuliers, les soignants ne baissent pas les bras. Ils demandent juste de l’aide !

La vocation demeure

Ces professionnels de santé adorent leur métier bien au-delà du sentiment exprimé en population générale. Ce Baromètre met clairement en avant ces 63 % de soignants qui aiment leur métier envers et contre tout. En population générale, les autres actifs sont deux fois moins nombreux à l’exprimer. Résultats, ils envisagent moins qu’eux d’en changer. Plus de 90 % des soignants s’accrochent en effet à l’idée de faire un travail d’abord « utile » et « intéressant ». Ce gage de sens semble bien revenir au premier plan, au moment de démarrer ou de relancer une vie professionnelle sans doute plus longue. Le soin et la santé font encore rêver. L’hôpital parviendra-t-il à attirer et surtout à conserver ces immenses talents dans les années qui viennent ?

Laurence Mauduit

*Baromètre Santé 360° de la Mutuelle Nationale des Hospitaliers, réalisé par ODOXA sur la base d’un échantillon de 3 013 Français représentatif de la population, de 18 ans et plus interrogés par internet du 21 avril au 5 mai 2022 et d’un échantillon de personnels soignants interrogés par internet du 28 avril au 9 mai 2022, soit 465 professionnels de santé dont 298 infirmiers/ières et aides-soignant(e)s et 138 médecins.

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