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Portrait

Logistique, distribution : Movianto France prend les commandes !

Lundi, 21 Février, 2022 - 10:15

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En investissant massivement dans des outils d’automatisation de préparations de commandes et en augmentant ses capacités de stockage, Movianto France accompagne la croissance des laboratoires. Un défi opérationnel pour son Président, Bertrand Bourgogne aux commandes pour faire décoller dès cette année le marché hexagonal. Il dévoile sa tactique et ses priorités.

CSP et Movianto France ont fusionné le jour où la France a pris la présidence de l’Union européenne : Doit-on y voir un signe ?

  • Bertrand Bourgogne « C’est finalement une pure coïncidence, mais nous y voyons un symbole fort. Il s’agit de prendre les commandes de la logistique santé unifiée en Europe. Le rapprochement de ces entreprises qui partagent une longue histoire et réalisent le même métier correspond finalement à 18 mois de travail. Depuis le 1er janvier, Movianto France conjugue les talents de deux équipes animées par la passion du patient, avec une conscience professionnelle exemplaire dans l’approvisionnement des professionnels en produits de santé. Avec 1 600 collaborateurs et un chiffre d’affaires de 220 millions, Movianto France affiche clairement ses ambitions en Europe et dans l’Hexagone. En France, la complémentarité est très claire. CSP propose déjà la gamme la plus étendue du marché. Notre spectre de service s’étend de l’exploitation de l’AMM, en passant par la certification des lots à l’import, le traitement des appels d’offres hospitaliers à travers toute la chaîne de distribution des médicaments et leur facturation. Nous sommes leaders en parts de marché et les filiales de Movianto nous ouvrent, aujourd’hui, un réseau européen pour répondre aux attentes du marché pharmaceutiques et des dispositifs médicaux. Les industriels peuvent aussi s’appuyer sur nous pour les accompagner dans leur stratégie de relocalisation et pour déployer de nouvelles solutions pour approvisionner le monde entier. »

 

Quelle est votre stratégie en matière de ressources humaines ?

  • B.B : « La concrétisation de cette fusion n’est pas guidée par un projet de restructuration, mais bien de développement. Sur le plan des ressources humaines, nous avons fait les choses avec bienveillance en reclassant systématiquement l’ensemble de notre personnel. La fusion se concrétise aussi dans l’équilibre auquel je suis parvenu au niveau du Comex, pour travailler de concert au développement de cette entreprise. Les équipes des deux structures y ont travaillé ensemble ce qui nous a permis d’apprendre à nous connaître. Cela me permet d’afficher aujourd’hui nos ambitions en insistant sur les directions de projet pour mieux appréhender les changements et la complexité du monde dans lequel nous intervenons. Nos interlocuteurs de plus en plus à l’international, nous conduisent à mettre l’accent sur les compétences linguistiques à attirer ou acquérir. Nous allons aussi accompagner un large mouvement de professionnalisation en supply chaîne, dans l’e-management et l’excellence opérationnelle.. Aujourd’hui, nous souhaitons donc renforcer nos groupes d’experts pour répondre encore plus précisément aux attentes des équipes dans les laboratoires. »

 

Quel a été l’impact de la crise sanitaire de la Covid-19 sur vos activités ?

  • B.B. : « Le premier impact a été organisationnel puisqu’il nous a fallu assurer la continuité du service y compris lors du premier confinement qui a surpris tout le monde. Il a fallu s’adapter et se montrer extrêmement réactifs. Le ministère de la Santé nous a directement contacté le dimanche de Pâques 2020 pour mettre en place des solutions d’approvisionnement des produits de curare, dans les services de soins intensifs. Sur la partie Supply chaîne du vaccin, nous nous sommes investis au Royaume-Uni et aux Pays-Bas où nous assurons l’intégralité de la distribution de ces produits. Nous avons immédiatement proposé des solutions dédiées à leurs gouvernements, avec de nouveaux modes de stockage et de distribution, gérant la complexité liée à l’environnement de la chaîne du froid. Notre maîtrise de la distribution omnicanal et notre savoir-faire permettent d’apporter de la valeur ajoutée à nos clients qui peuvent ensuite se concentrer sur leur stratégie commerciale et le développement de nouveaux produits. Cette crise Covid restera aussi, je pense, une étape clé dans l’essor du e-commerce marquant une évolution dans les changements de consommation. Ceci s’est transformé pour nous en changement stratégique majeur, même si la réglementation française ne nous autorise pas à livrer des médicaments à domicile. D’autres produits peuvent l’être et nous développons ces nouveaux segments de marché des produits de santé. Nous nous dotons de nouvelles infrastructures, informatiques, logistiques, mais développons aussi la partie transport du dernier kilomètre pour répondre à ces nouvelles pratiques de consommation, d’où le projet de rachat de “Relais Colis” par le groupe Walden. »

 

Les industriels ont désormais l’obligation de garantir 4 mois de stock sur les produits essentiels : comment allez-vous les aider ?

  • B.B : « Les laboratoires pharmaceutiques, génériqueurs, biopharma, biotech, dispositifs médicaux et tous les acteurs de la santé familiale qui faisaient confiance à CSP vont bénéficier du nouvel élan de Movianto France, nouveau géant de la logistique pharmaceutique. Compte tenu de cette nouvelle obligation, il a fallu naturellement les accompagner pour constituer ces stocks supplémentaires de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur, présentant un poids supplémentaire sur leur supply chaîne. Bien en amont de la publication du décret, nous avons fait le choix d’investir dans des capacités de stockage additionnel. En 2021, nous avons ouvert un site de 30 000 m² à Cournon, étendu nos chambres froides de plus de 1 200 palettes à Orléans. À l’heure actuelle, je lance la construction d’un nouveau bâtiment de 36 000 m2, dont 8 000 emplacements palettes supplémentaires en chaine du froid. Nous investissons massivement dans de nouvelles capacités de stockage en faisant le pari qu’elles serviront les industriels et pour augmenter leur stock, mais aussi pour répondre aux nouvelles stratégies de relocalisation. Cela va nous donner la capacité de stocker davantage de produits en amont. Je pense notamment aux matières premières permettant de produire davantage sur le territoire national. Nos investissements visent donc à renforcer aussi notre indépendance sanitaire. »

 

Propos recueillis par Laurence Mauduit

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