Logistique pharmaceutique : Anticiper les besoins et les attentes

Quelle est la tendance du marché ?

• Patrice Kaps : « Nous nous attachons à répondre de la manière la plus juste dans les délais demandés par nos clients. La crise Covid a clairement amorcé une nette croissance dans l’univers de la logistique pharmaceutique. Durant cette période, nous nous sommes adaptés à l’augmentation de leurs demandes de traitement de commandes et de transport dans un contexte fragile. Cela correspond à un bon d’activité de l’ordre de 20 % chez certains de nos clients et nous nous sommes attachés à les satisfaire. Nous avons trouvé des solutions avec nos partenaires de premier et deuxième rang pour répondre à l’ensemble des besoins tant en volumétrie qu’en termes de délais de transport. »

Quelles sont vos ambitions ?

• P.K : « Rhenus cultive la volonté d’accroitre ses parts de marché dans ce secteur en pleine évolution. C’est pourquoi nous avons investi d’entrée de jeu dans la construction trois nouveaux halls en température dirigée. Les deux premiers représentant 12 000 m2 de stockage supplémentaire sont déjà livrés et déjà plein ! D’ici la fin de l’année, nous allons disposer d’un troisième site de stockage de 8400 m2 complémentaires qui est d’ores et déjà quasiment  rempli. Nous essayons d’anticiper la demande du marché et dans ce cadre les actionnaires familiaux de Rhenus nous suivent pour poursuivre ces investissements. Nous réfléchissons déjà à la construction d’autres halls ou à prendre d’autres surfaces complémentaires. »

Comment envisagez-vous l’avenir ?

• P.K : « Notre démarche répond aux enjeux qu’il nous appartient de relever et nous permet de construire l’avenir. En multipliant nos lieux de stockage, nous nous inscrivons dans cette volonté européenne partagée par le gouvernement français d’accroitre notre indépendance sanitaire. Il s’agit aussi d’accompagner nos clients qui sont aussi des fabricants. Nous sommes à leurs côtés pour répondre à leurs besoins en stockant leurs matières premières, leurs emballages et tout ce qui est nécessaire à la fabrication des médicaments. Mais notre ambition va bien au-delà.

Préparer l’avenir dans notre secteur repose sur cette volonté combinée avec une recherche bas carbone qui s’inscrit là aussi dans la stratégie nationale environnementale et RSE. De façon très concrète, nous mesurons en investissons dans des camions autres que diesel. »

Une logistique plus respectueuse de l’environnement : ça démarre par quoi ?

• P.K : « Nous installons des panneaux photovoltaïques sur les toits de nos entrepôts et remplaçons les chaudières gaz par des équipements de nouvelle génération. Les ampoules électriques consommatrices d’électricité sont systématiquement remplacées par des LED. Nous nous lançons aujourd’hui dans de la gestion assistée pour écrêter nos consommations d’énergie. Les objectifs fixés par notre board au niveau du siège de l’entreprise en Allemagne sont ambitieux et nous redoublons d’efforts dès à présent pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2045. D’ici là, nous avons un chalenge à relever tous les 5 ans. Première étape à franchir d’ici 2025 : réduire de 20 % nos émissions directes. La baisse attendue double pour 2030. Pour les émissions indirectes, nous tablons sur une chute de 10 % en 2025 et de 20 % en 2030. Ces objectifs sont au cœur de nos préoccupations et guident déjà nos choix au quotidien. »

Propos recueillis par Laurence Mauduit