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Portrait

Logistique pharmaceutique : Rhenus tient la route

Mercredi, 3 Avril, 2024 - 09:00

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En annonçant l’ouverture imminente d’un nouveau site de stockage de produits finis, de matières premières et d’emballages en région lyonnaise, Patrice Kaps, directeur pharma France chez Rhenus Logistics France, se confie sur l’activité croissante de son groupe qui mise sur l’efficacité et l’écoresponsabilité de la logistique pour l’industrie pharmaceutique.

La dynamique impulsée au moment de la crise liée à la pandémie de COVID-19 sur le stockage et le transport des produits de santé s’est-elle essoufflée ?

-  Patrice Kaps : La croissance de 20 % d’activité pour Rhenus France à l’issue de la période COVID-19 n’est jamais retombée et, sans perdre de volumétrie, nos activités se stabilisent aujourd’hui à ce niveau. Nous observons, depuis, une nette hausse de stockage et de transport des matières premières. Nos clients nous demandent plus de capacité de stockage sur les excipients et les matières premières à usage pharmaceutique d’une manière générale. Ils se tournent également vers nous pour accueillir leurs produits finis, pour relever leur niveau de stock et répondre ainsi aux exigences légales minimums sur le territoire français.

Quelles sont vos capacités de stockage sur vos nouveaux sites ?

-  P.K. : Il reste aujourd’hui un peu de place pour des stockages de 2 à 8 degrés, de 15 à 25 degrés et à - 20 degrés sur les 20 000 m2 construits sur le site de Strasbourg. Un immense hall en température dirigée permettant d’accueillir des produits pharmaceutiques et des dispositifs médicaux qui nécessitent ces conditions précises de stockage. Nous avons aussi ouvert un nouveau site à Châtres (Seine-et-Marne) pour accueillir principalement des dispositifs médicaux. Dans la région lyonnaise, le nouveau hall de Saint-Quentin-Fallavier va nous être livré courant mars. Il s’agit de 18 000 m2 répartis sur trois halls incluant une chambre froide. Un site sur lequel nous avons déjà un client, mais qui offre de nouvelles possibilités.

Comment la logistique devient-elle plus verte ?

-  P.K. : L’un de nos clients majeurs étudie la réduction des emballages pour diminuer son empreinte carbone. Un choix qui doit aussi le conduire à réduire ses coûts de stockage. L’allégement des emballages de chaque produit s’accompagne de transformation, laissant de côté le plastique au profit d’emballages plus écoresponsables. Nous les accompagnons dans cette démarche qui correspond à notre engagement pour l’environnement. De notre côté, nous nous engageons à installer des panneaux photovoltaïques sur nos entrepôts, nous changeons des chaudières, installons des pompes à chaleur, notamment sur notre nouveau site de Saint-Quentin-Fallavier. Ce site respecte, d’ailleurs, les dernières règles environnementales en vigueur. Il bénéficiera, dès son ouverture, d’une distinction BREEAM (Building Research Establishment Environmental Assessment Method), le standard international pour évaluer l’impact environnemental d’un bâtiment pour une architecture plus écologique. Dans ce bâtiment, la pompe à chaleur va notamment nous permettre de diminuer les consommations électriques de 68 %. Cela va contribuer à l’atteinte de nos objectifs à l’échelle de notre groupe.

N’y aurait-il pas un frein au niveau du transport ?

-  P.K. : En France, nous avons déjà investi dans un mix de camions à carburants alternatifs qui nous ont déjà permis de baisser de près de 6 % nos consommations au kilomètre. Nous continuons à investir dans la limite de ce que les constructeurs peuvent aujourd’hui nous proposer. Mais, la bonne volonté des professionnels du transport et des logisticiens du médicament se heurte aujourd’hui aux obstacles des constructeurs. Les camions à hydrogène restent quelque chose d’assez théorique, puisque l’on parle de livraison à horizon 2027. Par ailleurs, les camions électriques existent bel et bien, mais ne peuvent être utilisés que sur un périmètre restreint ne dépassant pas 400 km d’autonomie. Pour déployer ces nouvelles solutions, nous sommes donc dépendants des infrastructures. Je pense, notamment, aux bornes de recharge qui n’existent pas encore pour les camions en France. Rhenus participe à des tests dans ce domaine en Allemagne sur des périmètres captifs et nous proposons déjà ces solutions à nos clients qui en font leurs priorités, moyennant une hausse du transport de l’ordre de 30 % que nous sommes naturellement contraints de répercuter.

Propos recueillis par Laurence Mauduit

Crédit photo : DR

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