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Portrait

Pari sur l’innovation

Lundi, 7 Février, 2022 - 10:15

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En accompagnant de grands groupes, des Biotech et des institutions dans leurs projets réglementaires et de stratégie de développement, International Drug Development (IDD) devient naturellement leur partenaire. Un savoir-faire déployé pour des acteurs prometteurs dans le domaine de la recherche qu’IDD guide aussi pour décrocher les indispensables financements directs ou indirects. En coulisse, Hélène Rouquette, Présidente d’IDD livre sa méthode, ses atouts et ses ambitions.

De l’enregistrement à la post- commercialisation : sur quoi repose la valeur ajoutée d’IDD aujourd’hui ?

  • Hélène Rouquette : « Notre capacité à ouvrir des pages blanches et à faire aboutir des projets dans la durée, sont les deux caractéristiques essentielles de notre société. La fidélité de nos clients depuis 2003 s’inscrit dans cette continuité et explique aujourd’hui notre croissance. Avec notre équipe de vingt collaborateurs, nous doublons cette année nos ressources confortant ainsi notre croissance interne ce qui nous offre aussi la possibilité de nous rapprocher de nouveaux partenaires. Cette réussite est aussi le reflet de la solidité et de la fidélité de notre équipe : deux de mes principaux dirigeants sont à mes côtés depuis près de 20ans.
    Dépassant le cadre du développement pharmaceutique qui a été initialement le cœur de notre savoir-faire, notre expertise s’est renforcée sur l’ensemble des aspects du développement. Nous nous sommes adaptés aux besoins de plus en plus sophistiqués de nos clients. Nous accompagnons toujours aujourd’hui les grands groupes pharmaceutiques dans la gestion du cycle du produit, mais notre activité s’est clairement diversifiée autour du développement des produits innovants dans le domaine de la chimie ou des nouvelles entités biochimiques comme l’ARN messager, de peptides radiomarquées, d’anticorps monoclonaux…
    De la page blanche au déroulement complet d’un projet dans tous ses aspects précliniques et cliniques, de la feuille de route ou faisabilité, jusqu’à l’AMM nous sommes force de proposition pour préparer et accompagner nos partenaires afin de défendre leur projet devant les autorités compétentes, lors des avis scientifiques et autres procédures pré-AMM (ATM/COMP/Meeting pré IND…)

 

Les aides dédiées aux entreprises innovantes sont-elles accessibles ?

  • H.R : “Depuis 2005, le crédit impôt recherche tient ses promesses. Cette mesure d’aide aux entreprises — qui s’est imposé en même temps que la création les pôles de compétitivité a largement contribué à l’accélération de nouveaux programmes de recherche appliquée et à la création des biotechs. Cela fait partie des outils et des aides extrêmement bénéfiques proposées par l’État aux entreprises d’innovation. À côté du statut de jeune entreprise innovante, ce crédit impôt recherche s’inscrit parmi les outils les plus performants. Il s’agit d’une initiative remarquable qui a largement contribué au financement de la Biotech et des sociétés d’innovation dans notre pays. Maitrisant différents aspects pour l’avoir expérimenté avec nos partenaires, nous sommes à même d’apporter de nombreux conseils pratiques pour valoriser cette démarche. Pour IDD c’est aussi l’occasion de porter leur l’attention sur le montage des projets dans les aspects non plus exclusivement scientifiques, mais aussi financiers.

 

En cette année charnière 2022, comment aller plus loin ?

  • H.R : ‘Ces dernières années, beaucoup de fonds se sont créés, mais nous avons toujours besoin d’un levier financier qui fasse le relais entre les subventions des états et les aides européennes et l’arrivée de fonds plus institutionnels. La première levée de fonds ressemble encore à un viaduc à franchir. Il nous manque une passerelle pour préparer et initier ces premiers investissements. L’entrée dans l’univers financier reste encore très brutale pour la jeune entreprise. Comment faire émerger des sociétés qui ne sont pas encore dans le viseur de ces grands fonds ? Heureusement aujourd’hui, les choses évoluent et le monde de la finance est beaucoup plus impliquée dans le early stage, en s’intéressant aux plus petites structures avant même les phases 1 et 2 qui ont besoin de levée de fonds déjà conséquentes. On parle aujourd’hui de 10,20, 30 millions d’euros à des stades relativement précoces. C’est ce pari qui a permis de faire éclore de très belles Biotechs aux États-Unis, en Allemagne, en Belgique ou dans les pays nordiques. Des investissements trop saupoudrés ou trop morcelés ont pénalisé l’émergence de futurs champions peut être aussi le manque de confiance des investisseurs à ces stades précoces. L’élection présidentielle pourrait représenter cette année une opportunité de débat et de propositions pour franchir cette première marche vers des levées de fonds plus importantes.

 

La prise de risque n’est-elle pas aussi entre les mains des Pharmaciens Responsables (PR) ?

  • H.R : ‘Cette responsabilité pharmaceutique correspond à une mission extrêmement riche, mais aussi exigeante à assumer. Chez IDD nous appréhendons bien cette fonction et ces responsabilités puisque nous sommes plusieurs à pouvoir engager notre diplôme de pharmacien en tant que PRI pour des missions qui se sont déroulées sur plusieurs mois voire des années.  Il y a de plus en plus d’aspects scientifiques, techniques, règlementaires et qualité à intégrer sur cette fonction totalement passionnante. Le Pharmacien Responsable est la fonction pivot qui va orchestrer et garantir la qualité du médicament. En étant partie prenante dans les essais cliniques, dans la fabrication, dans l’exploitation et la pharmacovigilance, mais aussi dans les négociations auprès des autorités de santé et durant tout le cycle de vie du médicament, le Pharmacien Responsable détient un rôle clé. Une fonction passionnante qui ouvre beaucoup d’horizons, mais quelle responsabilité ! En effet, en France, le Pharmacien Responsable engage sa responsabilité civile et pénale. Il y a une vraie prise de risques dans ce métier qui vise in fine à garantir la sécurité des patients. Voilà qui demande une grande polyvalence dans les expertises, mais aussi la capacité à appréhender les enjeux économiques et à maitriser les nombreux aspects juridiques. Ce sont des profils rares et très recherchés à l’heure actuelle, des compétences indispensables à développer sans doute pour répondre aux besoins de l’industrie de la santé.’

 

Propos recueillis par Laurence Mauduit

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