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Trois questions au Dr. Philippe Violon, neurologue et co-fondateur de ViVio, spécialiste de l’édition déléguée santé et de l’éducation du patient.

Vendredi, 29 Mai, 2015 - 12:45

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« La communication vers le patient doit se poursuivre en collaboration avec les professionnels de santé »

Fondée il y a plus de 15 ans à Bruxelles, ViVio est rapidement devenue le leader belge de l’édition déléguée santé et de l’éducation du patient, et s’est implantée en France en 2011. Quel est le métier de ViVio ?

Dr. Philippe Violon, neurologue et co-fondateur de ViVio, spécialiste de l’édition déléguée santé et de l’éducation du patient

Nos 3 métiers principaux sont :

- l’édition déléguée de magazines santé, pour des groupements de pharmaciens, des hôpitaux, des laboratoires pharmaceutiques, des assureurs, etc.
- la publication de guides papier et digitaux destinés aux patients et aux professionnels de santé, ciblés par pathologie
- la création de contenu santé pour le web

Notre challenge, quel que soit le support, est de transmettre une information fiable, validée mais pédagogique et accessible. Pour y parvenir, il faut bien évaluer le niveau d’information des publics visés et adopter un langage, une mise en valeur de l’information et un support ad hoc. Vulgariser des connaissances médicales ne signifie pas simplifier mais expliquer et accompagner. L’éducation du patient et du grand public en général est le fil conducteur de la majorité de nos publications. Notre équipe de journalistes travaille donc en étroite collaboration avec des spécialistes des sujets que nous traitons.

Quelles ont été les grandes étapes de votre parcours ?

J’ai suivi un parcours classique d’étudiant en médecine et ensuite d’interne en neurologie à l’hôpital universitaire Erasme, à Bruxelles. En 1998, j’ai créé ViVio avec mon frère, diplômé d’école de commerce. Nous avons lancé le premier magazine européen d’humour médical, puis avons bifurqué vers l’édition santé grand public, notre métier actuel, avec le lancement du magazine « Ma Santé » en 1999.

À l’époque, la communication santé grand public n’en était qu’à ses balbutiements. Mais il m’était rapidement apparu comme une évidence, en tant que praticien, que la transmission de l’information médicale devait impliquer directement le patient. Ma double casquette de médecin hospitalier et d’éditeur santé m’a permis de fédérer des équipes de médecins et de journalistes pour faire de ViVio ce qu’elle est aujourd’hui.

Cette année, nous fêtons notre 20e magazine et la parution de notre 100ème guide, un Guide Visuel du Patient dédié au cancer bronchique. Nous poursuivons également notre développement dans le digital depuis le lancement de MediPedia, notre encyclopédie des maladies en ligne qui a connu un succès très rapide, et de nos collections de guides digitaux pour les patients et les professionnels de la santé, disponibles sur tablettes et sur le web. Nous renforçons également l’implantation de ViVio en France, grâce à notre collaboration avec des grands noms comme e-santé ou Giphar, dont nous réalisons le magazine et les contenus web, ainsi qu’avec plusieurs laboratoires de premier plan.

Face à la profusion d’informations santé, le médecin garde-t-il sa place dans l’éducation à la santé ?

En 20 ans, le colloque singulier a bien changé avec une nouvelle culture de la communication santé. L’obligation d’information, le droit des patients, la démocratie sanitaire changent la donne entre les médecins qui détenaient le savoir et le malade qui acquiesçait. La presse santé n’a jamais connu autant de succès, les sites internet santé sont les plus consultés. La santé connectée constitue notre quotidien. L’explosion des sources d’information santé est intéressante, mais la fiabilité reste l’enjeu.

En tant que producteur et diffuseur d’information santé, nous devons être très attentifs à ces enjeux et à ces développements, et réactifs face aux nouvelles façons de communiquer, à la place du digital, des réseaux sociaux,… mais également à l’écoute des nouvelles attentes des patients et du poids des associations de patients qui bouleversent la tradition du savoir réservé au médecin.

Pour autant, je reste confiant car les patients restent à l’écoute de leur médecin. Celui-ci demeure leur référent dans cette masse d’information. Et c’est bien pour cette raison que la communication santé grand public a un bel avenir devant elle si elle se poursuit en collaboration avec les professionnels de santé.

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